L’ingéniosité de KFC Canada : quand la Formule 1 rencontre le poulet
La chicane de Formule 1 a inspiré une campagne publicitaire audacieuse pour KFC Canada. Récemment, à l’occasion du Grand Prix du Canada 2025, la marque a transformé les célèbres chicanes rouges et blanches des circuits. Ces éléments emblématiques sont devenus une allusion gourmande à son iconique seau de poulet. Une idée simple, mais diablement efficace.
Un lien visuel saisissant : la chicane se mue en bucket
L’agence Courage, qui a conçu cette campagne, a misé sur une ressemblance visuelle surprenante. Les rayures rouges et blanches des chicanes de F1 évoquent étrangement le célèbre bucket de KFC. C’est une fois que l’on voit cette connexion qu’il devient impossible de l’ignorer.
KFC a déployé une série d’affiches percutantes. On les a retrouvées dans les rues de Montréal, près du circuit Gilles-Villeneuve, mais aussi partout au Canada. Ces affiches présentent des visuels stylisés des virages iconiques du tracé, comme la courbe Senna ou le Mur des champions. Tous ces éléments sont revisités avec une touche KFC.
Pour couronner le tout, une accroche astucieuse accompagne ces visuels : « Rapide à s’en lécher les doigts ». Cette phrase établit un lien parfait entre la vitesse des bolides et le plaisir instantané d’un bucket de poulet chaud et croustillant. C’est un détournement graphique savoureux, simple et parfaitement exécuté. La chicane n’a jamais été aussi appétissante.
Une campagne locale, une résonance nationale
Le Grand Prix du Canada attire plus de 350 000 visiteurs sur place et capte une audience mondiale. Cela représente une occasion en or pour les marques. Plutôt que de miser sur un sponsoring officiel ou des installations sur le circuit, KFC a opté pour une approche contextuelle intelligente. La marque s’est ancrée autour du circuit plutôt qu’à l’intérieur, captant ainsi l’attention sans perturber l’événement.
Il ne s’agit pas d’une publicité produit classique, mais d’une publicité qui crée un imaginaire partagé. KFC s’intègre parfaitement à l’univers visuel de la F1 en jouant sur l’évidence et la connivence. De plus, la diffusion nationale des affiches a amplifié l’effet bien au-delà de Montréal. C’est un branding malin, accessible et universel. La chicane est partout.
Le design au service du storytelling de la chicane
Le véritable génie de cette campagne réside dans sa capacité à transformer un élément anodin du paysage sportif en un objet narratif. Là où d’autres voient une simple bordure de virage, KFC y voit un objet de désir. La chicane devient ainsi un repère culturel, un signal de gourmandise. Par ailleurs, il n’y a ni placement produit, ni promotion directe, juste une transformation visuelle puissante. Cette puissance évocatrice suffit à ancrer la marque dans les esprits.
L’agence Courage a même temporairement modifié le slogan historique de la marque. En outre, le célèbre « Finger Lickin’ Good » est devenu le percutant « Finger Lickin’ Fast ». Ainsi, cette simple variation sémantique renforce la cohérence de l’activation. La chicane se transforme en une expérience gustative.
Une leçon de créativité contextuelle
Cette campagne est un cas d’école. Elle démontre que les meilleures idées naissent parfois d’un détail graphique simple. Ici, pas de dispositif complexe, pas de technologie de pointe, ni d’influenceurs. Seulement une observation pertinente, une exécution précise et un ancrage dans la réalité. Surtout, la marque a su s’inviter dans un moment culturel fort sans forcer la main.
Par ailleurs, avec sa campagne autour des chicanes de F1, KFC réussit un double coup. Ainsi, la marque se fond dans un événement sportif mondial sans en détourner l’attention, et elle inscrit son branding dans une iconographie commune à tous. Désormais, impossible de voir une chicane sans penser au poulet. Par ailleurs, c’est exactement ce que KFC souhaitait. Une idée rapide, croustillante, et délicieusement bien pensée.
Par ailleurs, KFC a déjà prouvé sa capacité à détourner son branding de manière créative. On se souvient par exemple de l’opération où le nœud du Colonel Sanders a été transformé en horloge pour illustrer les heures d’ouverture.
À l’heure où la publicité vise à être vue sans être intrusive, cette opération montre la voie. Elle résonne plutôt que de déranger, fait sourire plutôt que de vendre, et surtout, elle crée un lien inattendu.
