Innovation, le Royaume du Maroc peut mieux faire!

Classé dernier en innovation, le pays devrait assurer un meilleur cadre réglementaire pour l’activité

L’édition 2018 de Bloomberg Innovation Index montre que le Maroc figure à la cinquantième place au niveau du classement mondial qui mesure l’impact de l’innovation dans 50 pays. C’est en effet, le dernier de la liste! Il a même fait du surplace par rapport à l’année dernière en matière d’innovation. Mais, il arrive tout de même à garder sa position parmi les 50 économies les plus innovantes.

De plus le royaume se positionne comme la deuxième économie innovante en Afrique et dans le monde arabe, derrière la Tunisie et l’Afrique du Sud. Au niveau régional, Le Maroc arrive après la Turquie (33e) et l’Iran (49e).

Depuis sa création il y a 6 ans, le Bloomberg Innovation Index permet de présenter un classement des pays les plus innovants dans le monde. Pour cette fin, il s’appuyant sur sept critères. Il s’agit de :

  1. la Recherche et Développement,
  2. la valeur ajoutée manufacturière,
  3. la productivité,
  4. le nombre d’entreprises travaillant dans les technologies de pointe,
  5. l’efficacité du secteur tertiaire,
  6. le nombre de chercheurs
  7. le nombre de brevets.

Dans le détail, Bloomberg Innovation Index 2018 montre que le Maroc arrive 33ème en ce qui concerne le nombre d’entreprises travaillant de la haute technologie. Pour les autres sous-indices, le Royaume arrive :

  • 43ème en matière de la Recherche et Développement,
  • 44ème pour la valeur ajoutée manufacturière ainsi que la concentration de chercheurs,
  • 46ème dans le domaine l’efficacité du secteur tertiaire,
  • 48ème au volet de la productivité
  • 49ème pour ce qui est du nombre de brevets.

Du chemin à parcourir

Dans la pratique, le Maroc n’est pas dans sa meilleure forme coté innovation digital. En effet, dernier incident qui pourrait faire des dégâts, n’est autre que la suspension des activités d’Uber au Maroc. Un pays qui se veux innovant dans la technologie et le digital, n’a pas su garder sur son territoire un mastodonte mondiale dans le  domaine du transport innovant!

La cause : dès le lancement d’Uber au Maroc, le service de transport s’est en effet heurté à de nombreuses oppositions. Ses opposants ont été les chauffeurs de petits taxis qui ont dénoncé à maintes reprises une «concurrence déloyale». Outre les agressions contre les chauffeurs d’Uber, s’ajoute l’absence d’un cadre réglementaire clair et d’innovation dans le secteur du transport. Malgré cela, les marocains ont bien accueilli l’application.

Plus de 19.000 personnes l’utilisent au Royaume. Selon les chiffres annoncés par la multinationale, plus de 10.000 trajets en véhicules hybrides et électriques ont été effectués en moins d’une semaine grâce à un partenariat avec la COP22.

L’avis de Mr Anis Kirama, Inventeur récipiendaire de plusieurs prix pour l’innovation, sur le sujet : 

  • Le Maroc, classé parmi les 50 pays les plus innovants selon le Bloomberg Innovation Index. Pensez-vous que notre pays est propice donc à l’innovation?

Je crois bien que le Maroc progresse petit à petit dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. Nombreuses sont les participations des jeunes chercheurs marocains dans des compétitions internationales.

Cependant, le blocage réside au niveau du financement des projet, chose qui ne permet pas  à une idée innovante de se convertir en un produit réel.

  • Au niveau de la réglementation, pensez-vous que l’innovation est bien réglementée dans le pays, ceci pour assurer une meilleure concurrence.

L’OMPIC (Office Marocain de la Propriété Intellectuelle et Commerciale) essaie de protéger les innovations et les droits de l’inventeur à travers sa réglementation. Cependant, cela reste insuffisant. En effet, le brevetage au niveau national ne se traduit pas en une protection globale et internationale de l’inventeur contre l’exploitation de son innovation.

  • Comment juger vous la relation des internautes marocains avec l’innovation dans le digital?

Les résultats des études statistiques de Google montrent que le plus grand pourcentage des utilisations d’internet au Maroc est vers le Divertissement. Cependant, le digital a beaucoup aidé les chercheurs à suivre l’évolution des tendances du domaine à l’échelle international surtout par rapport aux IOT (Internet des objets ou bien les objets connectés). Ce qui a permis une évolution du secteur des commandes et de la supervision à distance. Ce qui a permis aux jeunes marocains de proposer leurs propres solutions que ce soit dans le domaine industriel ou des Smart Cities.